Dissémination des graines

Auteur avatarArtur!to | Dernière modification 10/06/2025 par Geneviève

Diss mination des graines Erable.png
Jeu d'association d'images/textes sur les méthodes de dispersion des graines

Activité développée dans le cadre du programme FEDER adaptation aux changements climatiques

Conseillé pour fin de cycle 3
Licence : Attribution (CC-BY)

Introduction

Les plantes représentent 4/5 de la biomasse vivante sur la planète. Elles ont un rôle majeur dans la régulation du climat, sont à la base de toutes les "chaînes alimentaires" (on parle maintenant de "réseaux trophiques") du fait qu'elles sont capables de produire de la matière vivante en se nourrissant d'eau, de minéraux, de CO2 (dioxyde de carbone) et de lumière.

Elles se reproduisent et se déplacent, et il existe pour cela une infinité de "méthodes" apparues à l'occasion de l'évolution. Dans notre quotidien, beaucoup de plantes que nous cotoyons ne se déplacent pas (contrairement à de nombreuses algues par exemple). Les plantes à fleurs (on les appelle aussi "angiospermes") se reproduisent et se "déplacent" pour la plupart d'entre elles en produisant des graines. En effet, ce n'est pas un individu qui se déplace, ce sont ses descendants.

Avec le changement climatique, les plantes doivent se déplacer pour "suivre" le déplacement des zones auxquelles elles sont adaptées.

Il existe une très grande variété de fruits et de graines qui permettent aux végétaux de coloniser de nouveaux espaces. Pourquoi les graines et les fruits sont-ils si variés ? Comment les plantes parviennent-elles à disséminer leurs graines ?

On va explorer ça ensemble !
  • Fichiers

Étape 1 - Préparation

  • Imprimer les 3 pages du fichier, découper les photos et les cartes (p 1 et 2) puis les mélanger. Garder le lexique de côté.
Garder le tableau de correction face caché jusqu'à la fin du jeu !




Étape 2 - Jeu

  • En travail collectif associer les 3 cartes qui correspondent, afin de classer chaque végétal avec sa méthode de dissémination, s’aider du lexique et faire un exemple si besoin
  • Une fois le classement terminé se référer au tableau de correction pour vérifier les choix et échanger si il y a certaines erreurs.



Comment ça marche ?

Observations : que voit-on ?

Gros, minuscules, poilus, munis de crochets, ronds ou anguleux, les fruits et leurs graines se dispersent de manière différente.

Sur les 8 végétaux proposés, nous avons vu les principales méthodes de dispersion des graines, mais beaucoup d’autres sont encore à découvrir !


Mise en garde : qu'est-ce qui pourrait faire rater l'expérience ?

Lire par inadvertance le tableau de solution, se montrer trop directif dans le débat. Ce jeu est plus amusant quand on a la possibilité de se tromper et de débattre avec les autres participants et participantes.

Explications

Les plantes à fleur ne peuvent pas se déplacer. Ce sont leurs descendants qui peuvent coloniser de nouveaux espaces. Cela est très utile aux espèces en ces temps de changement climatique. En effet, une plante adaptée à certaines températures peut se trouve en grande difficulté pour survivre et continuer à se reproduire avec des températures supérieures ou en raison d'un manque d'eau. Ce n'est pas toujours le cas, certaines plantes peuvent s'accomoder de certains changements. Quand le changement est trop important, cela ne va plus. L'espèce est menacée de disparition... à moins de coloniser un nouveau milieu (en général cela se fait en migrant vers le nord, ou en montant en altitude).

La dispersion des graines fait partie des méthodes avec lesquelles les plantes colonisent de nouveaux milieux.

Certaines graines roulent, éclatent, voyagent dans l’eau ou dans l’air quand d'autres "utilisent" les animaux pour éparpiller leurs graines.

Par exemple certains fruits s’accrochent sur des poils d'animaux, d’autres sont enfouis dans la terre comme réserve par des oiseaux, des rongeurs, ou encore mangés puis rejetés plus loin dans les excréments de ces derniers. Il existe même un cas spécifique de dissémination par les fourmis qui déplacent certaines graines pour consommer leur élaïosome ( partie riche en nutriments accrochés à la graine).

Les graines ailées de l’érable sont emportées par le vent et tournent en tombant pour ralentir leur chute.

Dans tous les cas cette dispersion spatiale permet :

- d’atteindre des habitats propices et favorables au développement des futures pousses

- de diminuer la compétition entre les individus d'une même espèce

- de favoriser le brassage génétique, qui lui même rend possible le changement progressif de l'espèce. En effet, si une graine d'un chêne (un gland) bien adapté à la sécheresse va s'implanter plus au nord, l'arbre qui en sera issu portera lui aussi ces caractères. Une fois adulte il participera à la reproduction de l'espèce avec les autres chênes du lieu sur lequel il est arrivé et ses descendants, tout en ressemblant aux autres chênes locaux, seront plus résistants à la sécheresse que ces mêmes chênes locaux. Cette nouvelle génération aura ainsi plus de chances de survie face au réchauffement climatique.

-créer de nouvelles populations et coloniser de nouveaux milieux.

Plus d'explications

Les différentes stratégies de dissémination s’expliquent par la grande diversité biologique végétale ( arbres, lianes, herbes, plantes aquatiques…) Chaque espèce a ses propres besoins et la forme, les caractéristiques des graines d'une espèce, est celle qui a été sélectionnée par l'évolution pour augmenter les chances de ces graines de trouver un lieu favorable.

Une espèce ne "met pas au point" une méthode. Il y a de la variabilité qui apparaît au hasard, et quand le hasard fait bien les choses (c'est à dire que le nouveau caractère est favorable), c'est cette version qui est sélectionnée. C'est cela qu'on appelle l'évolution, une combinaison entre le hasard des mutations qui fait apparaître de la diversité et la sélection. Quand le nouveau caractère est favorable dans un certain contexte, dans ce cas il sera sélectionné. Si ce nouveau caractère est "neutre" (ni vraiment favorable, ni vraiment défavorable dans ce contexte là), c'est le hasard qui va déterminer s'il va rester présent ou disparaître. Si ce nouveau caractère est défavorable dans ce contexte là, il va avoir tendance à disparaître.

Les caractères sont favorables dans certaines circonstances et défavorables dans d'autres. Il n'y a pas de caractère meilleur qu'un autre, simplement certains caractères plus adaptés à certaines conditions. Par exemple un chêne adapté à la sécheresse sera à priori plutôt inadapté aux régions humides. Sauf si cette région humide devient brutalement sèche. C'est pour cette raison qu'il est important de maintenir des niveaux élevés de diversité dans les espèces, cela leur donne plus de "chances" d'avoir en réserve dans la population des caractères qui lui permettront d'encaisser un changement dans le milieu.

Toutes les espèces de plantes ne sont pas égales dans leurs possibilités de migrer. Pour certaines, c'est facile car leurs graines sont faites pour aller loin et vite et un individu se développe puis produit des graines en seulement une année (par exemple les graminées). Pour d'autres c'est beaucoup plus lent. Par exemple un chêne met plusieurs années à se développer puis commencer à produire des graines. Il a aussi des graines "lourdes", faites pour atterir dans un lieu relativement proche du parent.

Ainsi il y a beaucoup de plantes dont la vitesse de déplacement est très inférieure à la vitesse à laquelle les températures évoluent. En effet, le climat a toujours évolué sur Terre. Toutefois, il évoluait lentement, très lentement. Cela laissait le temps aux espèces de s'adapter (sélection de nouveaux caractères qui apparaissent au hasard) ou de migrer. Avec le changement climatique provoqué par les humains, la vitesse de réchauffement est du jamais vu dans l'histoire de la planète. Cette vitesse est clairement incompatible avec la vitesse d'adaptation des êtres vivants. Ne reste plus que la solution de la migration. Les plantes qui ne parviennent pas à se déplacer assez vite sont en grand danger de disparaître.

Applications : dans la vie de tous les jours

Lorsque vous soufflez sur un pissenlit, toutes ses petites graines s’envolent et vont aller se déposer plus loin. On retrouve parfois des petites boules dans le pelage de nos animaux ou dans nos vêtements, encore une fois ce sont des petites graines qui se servent de nous pour atteindre un nouveau milieu ou se développer.


Printemps / été :

- Souffler sur un pissenlit en graines

- Tremper un pissenlit en graines dans de l'eau

Le pissenlit est hydrophobe, c'est a dire qu'il ne se mêle pas à l'eau. En effet, si on le trempe dans un liquide il va ressortir sec!

Et ce grâce a ces pappus (petits poils duveteux) attachés à la graine, cela permet à la graine de survivre dans des conditions humides avant d'atteindre un milieu idéal ou se développer.

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Éléments pédagogiques

Objectifs pédagogiques

  • Appréhender les problématiques spécifiques aux végétaux qui ne sont pas capables de se déplacer.
  • Connaître plusieurs moyens de dissémination des graines chez les plantes à fleur

Pistes pour animer l'expérience

Il est important ici de bien amener la problématique des plantes : être vivant non mouvant afin de se poser la question de comment font-elles pour se déplacer. Ensuite il est possible de parler du fait qu’elles se servent des graines, pour ensuite présenter le jeu et le réaliser.

- Proposer différents fruits/graines récoltés préalablement pour illustrer (Glands, châtaignes, cosses de pois...)

Conclure après le jeu par un petit moment d’échange sur ces techniques.


Expériences complémentaires :

(À faire avec les plus petits) : lâcher diverses formes sur pente/terrain accidenté, observer celles qui se dispersent le mieux/plus loin du point de largage

Sources et ressources

- Malle transition écologique des Petits débrouillards : Atelier Découverte, c'est chaud les changements climatiques !

- La reproduction des plantes à fleurs (Angiospermes), cours au Collège de France d'Emmanuelle Porcher, qui commence notamment par donner un bref aperçu des différents modes de reproduction qui existent chez les plantes avant de se focaliser sur les plantes à fleur.

- Un article sur la migration des espèces face au changement climatiques dans le Courrier de l'UNESCO

- Un article sur les inégalités de vitesse de migration des plantes face au changement climatique du CNRS

Dernière modification 10/06/2025 par user:Geneviève.

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