Auteur Benjamin H | Dernière modification 11/06/2025 par Benjamin H
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Une certitude : moins nous consommons, moins nous prélevons dans le milieu naturel. Or l'eau dans le milieu naturel n'est pas "perdue". Elle sert à tous les êtres vivants. Ainsi modérer son usage de l'eau revient à protéger l'ensemble des êtres vivants... nous y compris ! Par exemple si une zone humide se porte bien, elle est capable de retenir l'eau lorsqu'il y en a en excès, évitant ainsi les inondations. Elle est aussi capable de la restituer lorsqu'on en manque, limitant ainsi les effets des sécheresses. Un chemin qui longe une rivière en bonne santé sera une oasis de fraîcheur lorsqu'il fait trop chaud.
Prêt.e pour limiter tes prélèvements d'eau en milieu naturel ? C'est parti pour un auto-diagnostic dans un logement ou un bâtiment collectif.
Tout d'abord il faut enquêter pour connaître les lieux d'utilisation de l'eau, puis pour évaluer la fréquence à laquelle ces lieux sont utilisés. En ayant fait cela pour tous les points d'eau d'un bâtiment, tu auras une estimation des consommations annuelles et des pistes d'amélioration.
À domicile il est possible de vérifier l'efficacité des mesures prises. Tu relèves ton compteur après avoir mis les solution en place puis tu le relèveras quelques mois plus tard (au bout de 6 mois les résultats commenceront à être visibles, au bout d'un an cela devient très clair). Puis tu compares les consommations avant et après la mise en place des solution en comparant avec tes factures d'eau.
La bassine est un accessoire ménager très prisé dans les pays en voie de développement, où elle trouve de multiples usages, principalement alimentaire et pour le linge. Elle sert ainsi de récipient pour collecter et nettoyer de la nourriture (coquillages, légumes, etc.) ; elle permet de transporter le linge sale entre le domicile et le lavoir, avant de le ramener pour le faire sécher.
Le principal lieu de production des bassines est l'Asie du sud-est.Première étape, celle du recensement des points d'eau du bâtiment. N’oublie pas les robinets extérieurs (par exemple pour le bricolage, l’arrosage etc.) ainsi que ceux destinés aux machines (lave-linge, réfrigérateur type américain, lave-vaisselle, chaudière...)
Il est parfois nécessaire de visiter toutes les pièces pour se rappeler d'un point d'eau oublié. Ce n'est pas parce que ce robinet n'est plus utilisé qu'il ne fuit pas...
Une fois ceci réalisé, tu connais le nombre de points d'eau dans le bâtiment étudié. Tu peux ensuite réaliser le diagnostic "par étape" ou répartir le travail d'enquête entre plusieurs personnes.
Les fiches support des différentes étapes sont disponibles pour le téléchargement dans l'onglet Fichiers ci dessus !
La mission robinets consiste a déterminer quel type de robinet est présent pour ensuite discuter des avantages et inconvénient de chacun et envisager de les équiper avec un réducteur de débit. Une fois les débit calculés, tu calcules ce que les usages représentent pour un an grâce à la fiche.
Robinet automatique
Le robinet automatique sert à détecter les mouvements à l’approche des mains, ce qui actionne l’écoulement de l’eau sans que les mains ne touchent le robinet. Il ne comporte pas de système de limitation du temps de l’écoulement.
Robinet mélangeur
Un robinet domestique mélangeur se compose habituellement d’une soupape pour l’eau chaude et d’une autre pour l’eau froide, chacune étant actionnée par un bouton, les deux eaux pouvant se mélanger dans une sortie unique.
Robinet simple
C’est un robinet domestique type mélangeur qui ne comporte qu’une seule soupape d’arrivée d’eau froide (exemple : robinet destiné à un lave-linge, l’arrosage, la piscine...)
Robinet mitigeur
Le mitigeur est un robinet domestique qui permet le réglage du débit d’eau et le dosage de l’eau chaude et de l’eau froide à l’aide d’une seule commande (en général c’est un levier pivotable).
Robinet temporisé
Le robinet temporisé (pour lavabos ou lave-mains) se déclenche par un bouton poussoir et comporte un système interne limitant le temps de l’écoulement de l’eau. Il existe aussi des modèles à levier, ou encore à déclenchement électronique par capteur de présence.
Mousseur ou réducteur de débit : il s’agit d’un petit dispositif à visser sur la sortie d’eau du robinet. Il comporte un tamis plastique ou métallique qui brise le jet, le régularise et y ajoute de l’air de façon à garder un jet conséquent tout en réduisant la quantité d’eau. Les modèles les plus simples coûtent entre 1 et 2 € pièce. Dans les zones où l’eau est dure (calcaire), il est souhaitable de les détartrer régulièrement. Les réducteurs de débit sont inutiles sur les arrivées de machines (lave-vaisselles...)
Pour chaque robinet, tu vas procéder à une mesure puis établir le débit (en litres par minute) à l'aide d'un calcul. Il y a deux méthodes possibles en fonction du type de robinet.
Une fois les débits établis, il y a une phase d'estimation de l'usage puis un calcul pour établir le volume d'eau utilisé par jour. Après avoir tout additionné, on multiplie par 365 pour obtenir le volume d'eau utilisé par an.
Astuce : ne comptabilise pas les usages "alimentaires" ! Ce serait vraiment trop compliqué. Pour comptabiliser les usages alimentaires, nous te proposerons une autre méthode plus tard dans le diagnostic. Par exemple pour un évier situé dans une cuisine, comptabilise le temps durant lequel le robinet sera ouvert pour faire la vaisselle mais pas pour se servir un verre d'eau.
Afin de t'aider, il y a un pas à pas pour les calculs à réaliser dans la fiche mission disponible dans l'onglet Fichiers ci dessus.
La mission consiste à mesurer le volume d'eau que représente chaque chasse puis à calculer ce que ça représente pour un an.
Chasse d’eau à tirette
C’est une chasse d’eau que l’on actionne en soulevant un bouton. Cela provoque la libération de l’eau contenue dans la chasse qui vient laver l’intérieur de la cuvette.
Chasse d’eau à bouton poussoir
C’est une variante du système à tirette dans laquelle on appuie sur un bouton pour libérer l’eau de la chasse.
Chasse d’eau à deux boutons poussoir
La double commande permet de sélectionner le volume d’eau qui va être libéré. Le petit bouton libère la moitié d’une chasse d’eau (en général entre 3 et 6 l, ce qui est suffisant pour l’urine) et le grand bouton libère la totalité du volume (en général entre 6 et 12 l).
En cas de toilettes à deux boutons poussoir, cela donne lieu à une mesure (une chasse entière) et deux volumes différents (une chasse entière ou une demie chasse). Pour un toilette à deux boutons poussoir, tu auras donc deux lignes dans le tableau :
- une ligne pour une chasse entière (et une estimation du nombre de chasses entières utilisées chaque jour)
- une ligne pour une demie chasse (le volume à indiquer sera la moitié d'une chasse entière et le nombre correspond au nombre de de fois où le bouton demie chasse sera actionné tous les jours)
Cette étape consiste à évaluer les consommations d'eau des machines qui équipent le bâtiment : lave-vaisselle, lave-linge...
Si tu as accès à la documentation technique de l'appareil en question : tu peux trouver la consommation d'eau, elle sera indiquée dedans.
Si tu n'as pas accès à la documentation technique, il est possible de faire une évaluation :
NB : les consommations d’eau d’un réfrigérateur type "américain" pour fabriquer de la glace relèvent de l’eau « alimentaire ».
La fiche mission est également disponible dans l'onglet Fichiers ci dessus.
Dans un bâtiment qui contient des salles de cours, il n'y a pas de consommations alimentaires. Par contre il y en a à la maison ! Les consommations alimentaires incluent l'eau de boisson mais aussi celle utilisée pour laver les légumes ou faire cuire les pâtes. Comment les estimer ?
Véolia estime que les consommations alimentaires d'un foyer représentent en moyenne 7% des usages dans le foyer. Ce chiffre est également repris par plusieurs ditributeurs d'eau.
C'est parti pour le calcul. Tu reprends les fiches Mission robinets, Mission toilettes et Mission machines. Tu additionnes les valeurs en litres obtenues dans les cases 2, 3 et 4. Cela te donne le résultat 5. Ce résultat représente les usages "non alimentaires" du foyer.
Pour estimer les usages alimentaires, il faut réaliser le calcul suivant : multiplier le résultat 5 par 100, puis le diviser par 93. Appelons cette valeur le résultat 6. Cela représente les usages totaux du foyer (alimentaires et non alimentaires).
Pour calculer les usages alimentaires : résultat 6 - résultat 5
Exemple : après avoir additionné toutes les consommations non alimentaires tu obtiens 20 182 litres. Pour estimer la consommation alimentaire dans un foyer :
20 182x100 = 2 018 200
2 018 200/93 = 21 701,07 C'est la consommation totale du foyer (hors arrosage ou remplissage de piscines)
21 701,07-20 182 = 1 519,07 C'est la consommation alimentaire du foyer.
Une fois parvenu à ce stade là il y a un exercice amusant à faire. Comparer le résultat aux volumes qui figurent sur la facture d'eau. Est-ce similaire ? Différent ? Très différent ?
Il est rare que les usages soient sous estimés, dans l'immense majorité des cas le résultat obtenu sera inférieur voire très inférieur aux volumes réels. Une des causes possibles de cette différence vient des fuites. Souvent il s'agit aussi d'une sous-estimation des usages. Ouvrir un robinet est tellement simple qu'on ne se rend plus compte.
Dans certains bâtiments il y a de l'arrosage, du lavage de voiture, du remplissage de piscines ou de jaccuzzis extérieurs.
Premier élément : quoiqu'il arrive le code de l'environnement interdit de déverser des produits potentiellement nuisibles pour l'environnement (même temporairement, la mention "biodégradable" ne change rien à cette interdiction). Il est interdit de laver sa voiture ou sa façade en utilisant des produits qui vont ensuite ruisseler dans le réseau pluvial. Même s'il s'agit d'eau de pluie récupérée ou de l'eau provenant d'un forage.
Cette première interdiction, qui a une portée nationale, peut être renforcée par des réglementations départementales. Par exemple à Paris, le lavage des voitures est interdit sur la voie publique, les voies privées ouvertes à la circulation publique, les berges, ports et quais ainsi que dans les parcs et jardins publics.
Concernant l'arrosage et le remplissage de piscines ou jaccuzzis, il est difficile de suivre une méthode d'évaluations tant les installations concernées peuvent être différentes. Pour évaluer cet usage, tu dois te référer à la documentation technique des appareils concernés puis identifier toi même le calcul qui permettra d'évaluer cet usage en fonction de la fréquence d'utilisation. Bien souvent ces volumes là sont très élevés, se comptent en dizaines de mètres cubes par an.
Les fuites peuvent être détectées par simple observation, écoute ou en posant du papier absorbant aux endroits « suspects » (temps de pose conseillé : 1 heure). Si le papier reste sec : pas de fuite. Si le papier s’imbibe : il y a une fuite.
Une fiche Mission fuites est également disponible dans l'onglet Fichiers.
Voici quelques idées de questions à se poser :
la fiche ci-contre, S-Eau-Lutions peut aider à tout remettre à plat et réflechir en groupe quand le diagnostic est mené dans une école avec une classe.
Tes idées de solutions personnalisées :
Les usages réels de l'eau potable dans un bâtiment en fonction du comportement et des besoins de ses occupants et occupantes ainsi que des caractéristiques techniques des installations.
Vouloir aller trop vite. Cette activité n'est pas une simulation, un "on fait comme si..." ou un "on joue à..."
C'est un diagnostic réel d'une installation technique réelle et de ses usages réels. C'est pour cela que c'est très interessant, car une fois réalisé on a de vrais leviers d'action.
Si tu ne te sens pas à l'aise pour faire les calculs à la main, tu peux t'aider d'une calculatrice (ou d'une application sur un smartphone).
Si tu trouves que ça prend trop de temps, tu peux faire le diagnostic petit à petit, en plusieurs fois.
Le changement climatique va amener des périodes de manque d'eau de plus en plus fréquentes : économiser l'eau du robinet est une mesure d'adaptation au changement climatique. Économiser l'eau du robinet est aussi un moyen de prélever moins d'eau en milieu naturel, ce qui est bon pour la biodiversité. Or favoriser la biodiversité autour de soi est aussi une mesure d'adaptation au changement climatique. En effet, les écosystèmes qui se portent bien retiennent mieux l'eau quand il y en a trop, libèrent de l'eau lorsqu'on en manque, la végétation créé des ilôts de fraîcheur en cas de canicule etc.
Cette activité concerne directement la vie de tous les jours ! Au qotidien il est interessant de se rappeler ce qui a été observé ou mesuré au cours d'un diagnostic.
Observer que les consommations d'eau se construisent d'une part par les caractéristiques techniques d'une installation et d'autre part par les comportements. Même si les usagers et usagères sont très économes dans leurs gestes, si l'installation comporte des fuites ou que les robinets ont des débits élevés, il y aura des consommations importantes.
Les curieuses et curieux peuvent trouver les chiffres des prélèvements de l'eau en milieu naturel en France sur un site co-édité entre l'OFB (Office français pour la biodiversité) et le BRGM (Service géologique national). Ces données mettent du temps à être récupérées puis assemblées pour les rendre disponibles aussi ce n'est pas un instantané.
Exemple : les données pour le Finistère en 2022 indiquent, uniquement pour le département, un prélèvement en milieu naturel de 137,5 millions de mètres cubes d'eau. Or un mètre cube d'eau représente 1000 litres. Cela signifie que dans le Finistère 137,5 milliards de litres d'eau ont été prélevés dans le milieu naturel en 2022.
(Pour consulter les données sur une autre année ou un autre département, modifie simplement le choix proposé dans les menus déroulants en haut de page sur le site.)
Le simulateur des consommations domestiques de Véolia qui indique que 7% des usages à la maison correspondent aux usages alimentaires : voir ici
Le Code de l'environnement interdit certains usages de l'eau, y compris à l'intérieur d'une propriété privée. Voir ici.
L'arrêté du 20 novembre 1979 portant règlement sanitaire du département de Paris interdit le lavage des voitures dans de nombreux lieux. Voir ici.
Dernière modification 11/06/2025 par user:Benjamin H.
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